Montmanoir
Notre Histoire
Histoire du Manoir
Charles V, roi de France (photo Miniwark, 2006)
Charles V, roi de France (photo Miniwark, 2006)
Au Moyen-Âge, peu après l’An Mil, deux hameaux naissent au cœur des nouvelles terres cultivables prises sur la forêt afin de nourrir la population, de plus en plus nombreuse, de Paris. L’un est baptisé « Moulignon », l’autre prend pour nom Métiger. Métiger est cédée en 1099 par le seigneur des lieux, Raoul Deliès, comte de Pontoise, aux religieux de l’abbaye Saint-Martin des Champs de Paris, mais disparaît durant la guerre de Cent Ans. A l’inverse, « Moulignon » devient un prospère petit village de défricheurs et de cultivateurs céréaliers. Au fil des ans, de générations en générations, son nom évolue pour devenir Montlignon.
Le fief de Montlignon change plusieurs fois de mains en ces temps médiévaux. Au début du XIIèmesiècle, la seigneurie de Montlignon est rachetée par l’abbé Suger de Saint-Denis à son propriétaire juif Ursellus : il la conservera jusqu’en 1151. A la toute fin du XIIIème siècle, elle devient la propriété de l’illustre Maison de Montmorency, dont le fondateur fut compagnon d’armes du roi Clovis et qui donna plusieurs connétables – c’est-à-dire chefs suprêmes des armées – à la Couronne de France.
En 1379, Charles V le Sage, grand roi de France, qui fonda la toute première Librairie royale, et qui mit fin à la première partie de la Guerre de Cent Ans en récupérant presque toutes les terres conquises par les Anglais sur ses prédécesseurs, rachète Montlignon pour l’offrir aux chanoines de la Sainte-Chapelle de Vincennes.
A compter de la fin du XIVème siècle, le château de Montlignon, qui surplombait le village, est habité successivement par de grandes familles du Royaume de France, tantôt nobles tantôt roturières, qui versent en contrepartie une généreuse rente aux chanoines. C’est le cas, au mitan du XVIème siècle, de Louis Ladvocat, seigneur de Sanneterre, conseiller du Roy et maître à la Chambre des comptes ; puis à sa mort, en 1672, de son gendre René Aubry, conseiller du Roy et receveur général des finances de la Généralité de Rouen. Sous le règne de Louis XV, le château de Montlignon a pour occupant le sieur d’Armanville.
Membre de la troupe de la Comédie-Française à partir des années 1770, l’acteur et tragédien Larive, ami de Voltaire, joue fréquemment le premier rôle des pièces de théâtre du philosophe. Il devient ensuite le précurseur des écoles d’art dramatique, en fondant dès 1804 un cours de déclamation. Il se retire quatre ans plus tard à Montlignon, en devient maire, et le demeure quasiment jusqu’à sa mort, en 1827.
En 1791, le seigneur Duplessis, propriétaire du domaine, fuit la Révolution cependant que ses biens sont confisqués et vendus aux enchères. En 1793, le naturaliste Louis-Augustin Bosc, découvreur d’une variété de pierre qu’il baptisera avec humour « chabasie » – ce qui signifie en grec « pierre mal définie » –, ardent partisan de la Révolution, s’oppose à la Terreur : après avoir été emprisonné, il se réfugie à Montlignon pour échapper à la guillotine, et s’y réfugie ensuite plusieurs fois à chaque fois que sa vie est en danger.
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Charles Gounod, compositeur d’opéras mondialement célèbre pour son Faust, adopte Montlignon pour lieu de villégiature et aime y retrouver, outre l’immense Victor Hugo, son ami le poète maudit Alfred de Musset. Le musicien Paturel, le peintre Desmaisons, le chef d’orchestre Lucien Conti, y séjournent également. En 1869, l’homme de lettres Victor Poupin, ami de Victor Hugo et de Garibaldi, fervent défenseur de la laïcité, écrit que « Montlignon est un riant village dont presque tous les habitants sont de riches pépiniéristes. Chacun sait qu’entouré de charmants ombrages et blotti dans ses fleurs comme une perle dans le plus riche des écrins, Montlignon est un site enchanteur ».
L’artiste de cabaret, et Résistante, Joséphine Baker
Durant les Années Folles, la célèbre artiste de cabaret Mistinguett, meneuse de revue et longtemps compagne du chanteur Maurice Chevalier, s’installe à Montlignon, au 11 de la rue de Paris.
Beaucoup plus tard, la star de renommée mondiale de la génération suivante, Joséphine Baker, grande Résistante durant l’Occupation puis militante des droits civiques outre-Atlantique aux côtés de Martin Luther King, deviendra quant à elle une habituée de l’auberge de Montlignon.
Dans l’entre-deux-guerres, une des grandes maisons du domaine du Manoir est transformée en maison de convalescence et colonie de vacances pour enfants. Après-guerre, cette même maison est agrandie plusieurs fois, tout au long de la seconde moitié du XXème siècle, pour accueillir des enfants en difficultés sociales et scolaires.
En 1920, le jeune séminariste Lucien Bunel fait son service militaire à Montlignon. Il deviendra le prêtre carme Jacques de Jésus, Résistant durant la 2ndeGuerre mondiale, qui cachera des juifs durant l’Occupation, sera déporté au camp de concentration de Gusen, et mourra en 1945 quelques semaines après sa libération. Le film «Au Revoir les enfants» de Louis Malle s’inspire de son arrestation et de celle des trois enfants juifs qu’il cachait. Le mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem, l’honore comme « Juste parmi les Nations ».
Le poète Paul Eluard, fondateur du surréalisme puis du dadaïsme aux côtés d’André Breton, Résistant sous l’Occupation puis militant pacifiste durant la Guerre froide, vivra plus de dix ans à Montlignon, dans une demeure sise rue des Ecoles.
En 1948, le domaine du manoir devient le pensionnat pour jeunes filles des sœurs dominicaines du Très Saint Rosaire. En 1958, le gouvernement français rachète les lieux, qu’il transforme successivement en centre de formation agricole, en centre de formation technique, en centre de formation des professeurs de l’Education nationale, et même, pour un temps, en lycée d’enseignement général.
Les différentes cartes postales du Manoir
Les valeurs de Montmanoir sont l’élégance, le calme et l’hospitalité.
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